Connaître la Gloire

L’air est calme et stable en ce début d’après-midi. Je pourrais lâcher la barre sans problème. Face au soleil, la visibilité est très limitée. Nous semblons progresser dans une sorte de fumée diffuse qui opacifie toutes les couleurs.


Michel me dit que sur le retour nous auront une toute autre visibilité, bien meilleure... Nous arrivons à notre but : une piste privée à Girancourt-sur-Vraine qui jouxte une grosse maison. Nous survolons une première fois la piste pour me permettre de bien la visualiser.


Vu d’en haut la bande de d’herbe se distingue seulement d’une couleur différente délimitée à un seul endroit par deux petites bornes. Alors que je me concentre sur mon arrondi, Michel me fait remarquer que je ne suis pas dans l’axe de la piste.


Je corrige et je m’aligne sur la bonne bande d’herbe cette fois-ci. Nous posons et repartons aussitôt.

Le spectre de Brocken est formé par la diffusion de la lumière par les gouttelettes qui forment le brouillard.


La condition optimale pour l'observer est d'avoir un Soleil bien dégagé derrière soi et une nappe de brouillard devant soi. On a donc le Soleil dans le dos, et l'on observe l'apparition d'un cercle lumineux et coloré à l'exacte opposée du Soleil.


Ce cercle lumineux a pour nom la Gloire. On observe aussi une zone centrale sombre, qui n'est autre que l'ombre de l'observateur et dans notre cas de l’ulm, cachant le centre et le bas de la Gloire : c'est le Spectre de Brocken.


Chaque personne voit donc son propre spectre.


Pour ceux que ça intéresse, un complément détaillé sur la théorie, voir l'étonnant site de Les Cowley : Gloire et Spectre de Broken



Voici la meilleure des 3 photos que j’ai prise. Elle est nettement moins bonne que celle de prise par Gérard sur un précédent post que vous retrouverez sous le titre  « l’auréole du pilote ».

Mais comme je me suis gelée les doigts (vraiment gelés vous savez, en quelques secondes à peine sans gants...) et que c’est la première « Gloire » que je vois, je vous la mets quand même. A vous de bien regarder et de chercher l’ombre de l’Ulm ;o)

 

Après ce petit jeu dans les nuages, nous sommes complètement désorientés. Je plaisante « Ca y est Michel, on est perdu ? ». C’est vrai, juste assez pour retenir la leçon, car rapidement Michel reconnaît les alentours de la piste privée de Ville sur Yllon.

 

Une belle petite piste qui monte légèrement et jouxte un joli chalet bois. Nous faisons un décollage vent dans le dos, chose que je n’ai encore jamais expérimenté. Quelle surprise ! j’ai l’impression que Delta India ne décollera jamais. J'expérimente ici la théorie apprise récemment sur les facteurs d'allongement des distances de décollage. Bonne leçon. Je ne couperai pas à une série d'atterrissages sur la piste de Dogneville pour compléter cette heure entière de cours. Nous posons sur un dernier atterrissage assez joli. J'ai les doigts gelés et Bruno qui pendant tout ce temps attendait

  « Heureux soient les fêlés, car ils laissent passer la lumière » ;o)

 

 citation de Michel Audiard  

 

Vendredi 16 janvier 2009
Durée du vol  : 1 h

Cumul à Dogneville

19 h 45 mn

 

 

   

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