Mon premier vol !

Depuis quelques temps l'idée me trottait dans la tête.

 

D'abord à cause de ce film (COAST TO COAST avec Olivier Aubert et Mike Blyth, une pure magie que je n'ai jamais oublié.

 

Des images qui vous renversent et vous font considérer votre position de terrien comme légèrement "réductrice" et puis tranquillement comme quelque chose qu'on ne veut pas accorder à l'impulsion, l'idée à mûri et au printemps j'ai pris mon téléphone et comme ça, je me suis décidée.

 

A partir de cet instant, je n'ai pas eu la moindre appréhension et c'est tout naturellement que le 16 avril dernier j'ai pris la place du pilote dans un bel oiseau jaune et gris  d'Air Création devant Michel Pernot, pilote instructeur à l'aéroclub d'Epinal Dogneville.

Le temps a été incertain toute la journée alternant fine pluie, grêle et épisodes de beau soleil.


Michel allait voler cet après midi et m'avait demandé de le rejoindre en soirée mais dans l'après-midi il m'avait rappelé au bureau pour me dire que finalement il y avait trop de vent pour envisager un premier vol. Déception !


Ce soir pourtant en sortant du travail, je n'y tiens plus, il fait grand beau, plus un poil de vent, alors je laisse un message à Michel sur son répondeur en lui faisant remarquer et un quart d'heure plus tard il m'appelle : "Nadine, tu veux toujours voler ? alors viens, oui il n'y a plus de vent, j'avais rangé l'Ulm mais j'ai trouvé ton message ;o)..."


Sans perdre une minute je file sur Epinal et 45 mn plus tard je suis avec Michel pour un premier débriefing autour de l'engin.


Mon premier vol débute vers 18 h 30. Michel effectue le décollage et je réalise pour ma part mon baptême de l'air en Ulm. Me voici rapidement en plein ciel avec pour première mission suivre la ligne tracée par la route qui va jusqu'à Charmes... et bien pas si simple, par petits coups à droite ou à gauche je fais mes premières armes sur le trapèze qui ne réponds pas toujours comme je le voudrais et je me retrouve tantôt au dessus de l’autoroute tantôt sur la Moselle….

 

Michel corrige doucement mes écarts tout en me donnant régulièrement des indications sur les lieux que nous apercevons : "Là en bas c’est l’usine Garrett, là-bas Rambervillers, et puis là-bas tu vois au loin ce plateau ? ça c’est là colline de Sion … tu vois on voit l’église dessus, tu la vois ? Oui je la vois une fine aiguille qui dépasse .. tu vois là je teste ta vue me dis Michel ;o)".

 

Plus tard alors que je m’applique toujours essentiellement à garder mon cap le mieux possible, il me montrera des nuages de pluies qui font une grande traînée au dessus de l’aéroport, "c’est pas grave on va aller faire un tour le temps que ça passe" en effet ce qui est pluie au sol devient neige à notre altitude et d’un geste nous tournons le dos aux premiers flocons "on va pas se faire mouiller". Je ressens vraiment une étrange sensation de liberté, avoir le choix entre la pluie ou le beau temps, le vol c’est vraiment des choix, choix d’itinéraires pour cette première leçon tu vois là on va contourner cette forêt car en cas de panne moteur on pourrait se poser là dans ce pré ou dans celui-là… Michel me rassure il n’a eu que très peu de pannes moteur dans toute sa carrière de pilote et jamais encore avec cet appareil… de toute façon ça fera partie du programme de formation les simulations de pannes moteur.


Nous apercevons l’étang de Bouzey où j’allais enfant passer mes vacances d’été au Centre aéré et on survole les fortifications du château d’Epinal et puis comme le temps s’est dégagé sur l’aéroclub mon instructeur me demande de me diriger face à la piste. Le problème est que je ne vois plus la piste. Je suis un peu désorientée maintenant, oui le gros bâtiment rectangulaire, et à gauche la piste en herbe avec ses balises jaunes. Pour l’atterrissage Michel reprend totalement les commandes, moi, j’ai les mains sur les genoux. On arrive assez vite mais les amortisseurs doivent jouer pleinement leur rôle car l’atterrissage est étonnamment très doux. Je reprends les commandes une fois posé pour ramener l’ulm vers le garage. J’ai oublié que par terre les impulsions sur la barre de direction ne servent à rien, c’est au pied qu’il faut orienter la trajectoire de la roue… et oui on ne vole plus on roule mais où avais-je la tête, sûrement encore dans les nuages… J’ai les doigts gelés mais je me sens bien, calme, heureuse …et surtout (désolée Patrick mais ça tu t’en doutais) l’expérience m’a plu, nous avons volé 45 mn. J’ai déjà hâte d’en apprendre d’avantage... 

16  avril 2008
Durée du vol  : 35 mn

 

Cumul à Dogneville : 35 mn


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