Comme une buse

Il fait un temps splendide. Les prévisions météo sont bonnes pour tout le week-end, mais une nouvelle perturbation s’annonce pour lundi et une semaine maussade. Qu’importe, je pars lundi matin pour la Namibie. Donc avant, Michel que j’ai contacté ce matin me propose de faire 2 vols dans la journée.


Je me rends à l’aéroclub pour 3 heures. Là, je fais la connaissances d’autres Ulmistes qui travaillent sur l’entretien de leur machines. L’un vient juste d’acquérir son propre Ulm sur lequel il va voler aujourd’hui pour la première fois. Il a à son actif une bonne vingtaine d’heures de vol et ne devrait pas tarder à être « lâché ».


Le lâché c’est Michel qui le décide quand il pense l’élève capable de se débrouiller seul. Il se fait généralement par beau temps calme.
Aujourd’hui le signal indique qu’il y a pas mal de vent. Nous discutons météo pendant que Michel assure avec des rilsan un maintien supplémentaire des tuyaux, bouchons et autres parties de l’Ulm. Nous discutons avec l’instructeur pour les planeurs des vents ascendants et Michel me propose de me montrer comment on peut utiliser ces courants pour monter en altitude. Après une visite de pré vol rapide, car Michel l’a faite et nous la verrons en détail une autre fois, je me retrouve donc aux commandes pour la deuxième fois de ce petit bijou jaune.


Je n’ai pas réussi à actionner le lanceur à main, (j’ai déjà du mal de faire ce geste sur la tondeuse à gazon…), heureusement il y a toujours possibilité de démarrer à la clef.  C’est parti !

La conduite sur herbe s’est bien améliorée. Je dirige bien, au pied cette fois.


On roule tranquillement entre les repères jaunes le temps de chauffer un peu l’engin. Michel en profite pour m’expliquer l’usage de la radio et je donne donc les informations à la tour pour annoncer notre décollage immédiat.


Cette fois je peux garder les mains sur la barre pour le décollage afin de sentir le mouvement qui est réalisé par mon instructeur. Comme la dernière fois nous montons rapidement. Immédiatement je constate que c’est beaucoup plus remuant malgré ce temps splendide. Je recommence les exercices de direction : un petit coup à droite, un petit coup à gauche.


La difficulté est de doser les impulsions sur la barre et de les anticiper. Il paraît que ça viendra et que tous les débutants font du gauche-droite. C’est comme le vélo me dit Michel au début on ne roule pas droit (vrai et là en plus il n’y  a pas les roulettes pour corriger ;o). Parfois l’Ulm penche vraiment trop d’un coté (c’est le seul truc qui fait un peu flipper) et je n’arrive pas ramener les ailes droites, il faut reconnaître qu’aujourd’hui c’est nettement plus sportif. Je vais me chopper des bras musclés moi ...


Après avoir volé plus ou moins où je voulais voler… nous cherchons un courant ascendant pour voir cette fameuse spirale dont m’ont parlé les deux instructeurs et soudain nous la trouvons. Commence alors une ronde infernale qui nous entraîne doucement vers le haut, « Tu vois, c’est comme les buses » me dit Michel « d’ailleurs dès fois elles tournent avec nous. Nous sommes à près de 1000 m et le paysage a changé, on voit très loin, c’est très haut. « A cette altitude on ne fait pas les barjots, ça calme hein ? Il y en a qui évitent les courants, ils n’aiment pas, toi ça va ? »


Oui ça va… ça tourne, ça monte, ça tourne, ça monte…Bon, on est assez haut, on sent bien la différence de température, coup d’œil sur les instruments pour voir ce qu’ils indiquent et on quitte le courant pour redescendre tranquillement. Je dirige tant bien que mal l’Ulm mais il y a des moments où ça secoue bien. Direction la piste d’atterrissage que je repère bien cette fois et comme pour le décollage, je peux garder les mains sur la barre pour sentir le mouvement.


Contact au sol toujours très doux, étonnant, comme la dernière fois. Conduite sur herbe. On coupe les gaz. Fin de l’épisode. De retour sur le plancher des vaches. Je me sens comment dire hum….un peu barbouillée. La spirale infernale de la buse je pense, n’est pas oiseau qui veut. Je vais faire un tour et je reviens dans 3 heures pour la suite.

Samedi 26 avril 2008
Durée du vol  : 40 mn

 

Cumul à Dogneville  1 h 15


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