Les félins d’Aloegrove Safari Lodge

Changement de programme aujourd’hui. La formule « Free and Easy » est très intéressante, elle comprend le vol, la voiture et des coupons d’hébergement à choisir dans une liste d’hôtels assez vastes et à réserver au plus tôt


72 heures à l’avance. Autrement dit, nous bouchons les trous, si trous il y a ….et en l’occurrence il n’y a pas de trous dans les hôtels que nous avions choisis car c’est le week-end.

Nous modifions donc notre route et oublions ainsi avec un peu de regrets Cap Cross et ses otaries pour bifurquer en direction de Otjiwarongo sur la B2 et la C33 qui sont de belles routes goudronnées et qui se déroulent à l’infini en lignes droites.

Les paysages sont recouverts d’arbustes (des acacias ?) pas très hauts, que des  kilomètres de clôtures en fil de fer séparent de la route et que parfois franchissent d’un bond des familles entières de singes.
De hauts monticules de terre rouge apparaissent ci-et-là, ce sont des termitières. Cachés dans ses paysages nous apercevons des lodges, des guest-farms qui proposent hébergement, repas et Game ou Nature Drive.

Alors que nous filons à vive allure et que je somnole, coup de frein « Tiens ! ». Je sursaute, cherchant du regard la présence animale qui mérite un arrêt si spontané. Rien. « Là, le panneau phacochère ! » me lance Patrick. Ah oui, c’était un débat depuis le début du voyage, n’ayant vu que des panneaux « cervidé » et n’ayant rien trouvé sur le code de la route namibien j’avais, je l’admet, émis quelques doutes moqueurs sur l’existence d’un panneau phacochère. L’épisode est clos, je prends pour preuve la photo du panneau ;o)

Pour une fois, nous arrivons de bonne heure à l’Aloegrove Safari Lodge tenu par 2 belges sympathiques Luc et Sabine. Le lodge est niché en haut d’une colline offrant une vue à 360° et possède sa propre réserve sur 8 300 ha dont 4 000 sont utilisés en réserve où évoluent girafes, gnous, impalas…
Luc, une perruche sur l’épaule, nous emmène dans un drôle d’engin 4x4 pour aller nourrir "les chats" comme il dit. Entendez par là, un léopard, 2 lionnes et 2 cheetahs (guépards). Dans leurs parcs, les félins ont reconnu le moteur de la voiture synonyme de festin et se sont tous rapprochés du chemin de terre, mais pour l’instant, le léopard reste invisible.

"Ici, ce sont les touristes que l'on met en cage !" nous dit Luc. 


Nous entrons donc dans un petit bâtiment en béton percé de 3 ouvertures et, assis sur des chaises plastiques, nous attendrons immobiles dans le plus grand silence l’arrivée du léopard. Luc lançe un quartier de viande derrière le grillage et soudain, les hautes herbes se mettent à bouger  et découvrent un majestueux mâle d’environ 6 ans.


A l’abri dans mon refuge, je laisse la caméra tourner. L'objectif est à 5 m à peine de l'animal. Sa gueule puissante broie les os des quartiers de phacochère que lui jette Luc. Il est tout seul. L’an dernier, on a tenté de lui adjoindre une femelle, quelques jours après son introduction dans le parc on l’a perdue de vue et comme nous le dit en riant Luc, "personne depuis n’est  volontaire pour vérifier si elle est vit toujours à l'intérieur du parc !".




Au deuxième service, on sert les lions.


Une mère, Elsa, et sa petite, Quiera,.


Contrairement au léopard, elles piaffent d’une impatience (comment dire...toute féminine !!!) et viennent au devant de nous.


Elsa, n’aime pas les touristes ou les caméras, et me le fait savoir immédiatement par des assauts rugissants.


Dès que j’approche la caméra pour glisser l’objectif dans un maillon du grillage, elle se jette dans ma direction, les babines retroussées. Impossible de rester stoïque pour filmer devant ces crocs énormes et ce regard perçant qui vous guette derrière un simple filet de grillage…

Je lis dans le yeux d'Elsa ce jour là quelque chose qui impose le respect et l’humilité, quelque chose de terriblement fascinant aussi et de difficilement explicable avec de simples mots, quelque chose que je n’ai jamais lu dans le regard d'animaux vus en captivité dans les zoo.


Quiera, la petite lionne n’a pas cette attitude dominatrice et imposante. Elle semble plus douce, plus réservée.


En janvier dernier un mâle très doux est décédé,


Luc me confie qu’il lui arrivait souvent de le caresser derrière le grillage tout en gardant l'oeil sur Elsa. 

« Maintenant, je vais vous montrer des animaux très différents » nous dit Luc.



Au 3ème et dernier enclos, on sert, en self-service, de la viande désossée.


Tom et Jerry miaulent d’impatience et font les 100 pas le long du grillage en nous attendant. Nous enlevons nos lunettes de soleil  (très important) et pénétrons avec lui dans l’enclos.

Les deux guépards viennent se servir alternativement dans la glacière pendant que l’homme leur caresse le dos.


C’est beau à voir et à filmer. Le regard qu’il nous adresse et très différent de celui de la lionne. Il est débonnaire, doux presque familier si bien qu'on en oublierait vite toute sensation de danger, pourtant Luc me conseille de me relever à chaque fois qu’ils terminent un morceau. « Ce qui est à leur hauteur est considéré par eux comme une proie éventuelle ». 


Filmer à leurs cotés leur robe tachetée, leurs griffes (non rétractables), la pointe recourbée de leur longue queue demeure pour moi une superbe expérience.

Nous terminons par un Game-Drive dans le parc. Hier, Luc à vu des traces de girafes vers le point d’eau et on s’amuse maintenant à les localiser dans les broussailles.


On penserait à première vue qu’il est facile d’y repérer leur long cou dans cette végétation plus basse qu’elles, et bien non, on doit vraiment les chercher à la jumelle car elles se penchent pour manger et deviennent de ce fait totalement invisibles.


Nous prenons notre repas à la table de Luc et Sabine, partageant leur expérience d’expatriation et leur projet de monter prochainement une agence qui proposera des tours qui s’appellera Spirit of Africa.

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