Today, j'ai un public

Ce matin, il n’y avait pas de vent du tout et un ciel tout bleu. Je suis rentrée hier, mais hier je savais en regardant les arbres que je ne pourrais pas voler. 


Un texto à Michel ce matin « Je suis rentrée, si tu vas au club je peux venir faire un cours ou deux ? » un coup de fil à midi avec sa réponse : « ok, viens à 16 heures ».

 

J’ai vraiment hâte de voler à nouveau. J’ai imaginé en Namibie tous les beaux vols que je pourrai faire quand j’aurai mon brevet.

Des pistes d’atterrissage près de chaque lodge ou presque, des paysages à perte de vue et des routes interminables qui font envier la voie des airs …

 

Bref je rentre motivée à 200 %.

Pour cette occasion, Patrick a décidé de m’accompagner et Elfy a réussi à se glisser dans la voiture.

 

Ulysse est resté à la maison car il est un peu malade. Plus on avance vers Epinal, plus mon bel optimisme devient mitigé. De gros nuages noirs s’amoncellent au dessus d’Epinal et si je m’en réfère à mes lectures du chapitre nuages c’est pas de bon augure pour un vol de débutant.

 

Effectivement, arrivés sur place j’apprends que personne n’a volé aujourd’hui (chez les pendulaires). Pour Michel c’est catégorique, on ne vole pas tant qu’il y a ce gros nuage méchantissimus dans les parages. 5 h, 6 h, … et 7 h avant que le ciel se dégage plus ou moins et que je prenne mon tour pour ma leçon.

l y a  toujours du monde pour venir voir les ulm et avions, aujourd’hui se sont des amis d’un élève de multiaxes qui l’accompagnent et qui patientent avec nous et quand Michel me demande de me préparer,  les filles sont étonnées, elles pensaient que c’était Patrick qui prenait des cours. Hé non… d'ailleurs je comprends leur étonnement : je suis la seule fille du club !

Nous filons à l’opposé des nuages qui se sont déjà reconstitués et partagent  le ciel en deux : à gauche tout noir et pas sympa du tout, à droite tout bleu avec quelques cirrus  (hé oui voyez-vous, je place ma science toute fraîchement ingurgitée, ça le fait non ? ;o).

La nature à cette époque de l’année est superbe vue du ciel. Le vert tendre des jeunes feuilles et de l’herbe bien grasse, le jaune des champs de colza, le brun des champs bien labourés et le bleu des canaux de la Moselle sur lequel on cherche les barges à sable et enfin les taches plus sombres des étangs … fermons cet épisode lyrique !!!

 

Nous filons donc à droite pour un exercice que j’aime bien faire maintenant : suivre le canal, ou l’autoroute, gérer ce vent de travers qui vient de gauche et nous fait voler en crabe pour garder la trajectoire. Quelques essais de virages à droite, à gauche, quelques petites perturbations qui secouent un peu juste pour faire digérer comme disent les pilotes du club, ce qui donne l’occasion à Michel de me donner quelques infos sur les signes précurseurs à terre des changements climatiques à surveiller, poussières qui se soulèvent, arbres qui se couchent, fumée de l’usine qui s’aplatit, on repère aussi quelques champs qui pourraient en cas de nécessité être des terrains « à vacher ».

 

Dans la partie noire, des éclairs serpentent au loin, Michel m’explique qu’ainsi on comprend qu’il n’est jamais possible de dire « j’irai d’ici à là tel jour, dans tels délais ». A tout moment il faut savoir changer d’itinéraire en fonction de la météo, d’envisager un déroutage ou  de se poser sur un autre terrain si nécessaire plutôt que de risquer un retour à sa base de façon butée et imprudente.


Dans le cas présent, rien de tel, on revient sur nos pas bien tranquillement, on se pose en douceur et tout se passe très bien. Au milieu du tarmac Patrick filme l’atterrissage et Elfy me félicite joyeusement.

 

Lundi 11 mai 2008
(lundi de Pentecôte)
Durée du vol  : 40 mn

 

Cumul à Dogneville  2 h 55

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