Le jeu de la vache


J'ai envie de faire autre chose que des tours de piste aujourd'hui ...


- "Michel, tu m'as jamais montré comment "se vacher" dans un pré, et la simulation de panne moteur on fera cela quand ? "


- "Si tu veux on peut le faire aujourd'hui, car ce sont justement les conditions idéales, on ne peut pas faire ces exercices n'importe quand... du rase-motte non plus on n'en a jamais fait...alors on va faire tout cela..."


Avec Michel ce qui est super, que dans la mesure où on respecte les règles de sécurité, il veut bien nous montrer tout ce que l'on veut et moi j'adore apprendre des trucs nouveaux ;o)

La bande d'herbe entre deux champs labourés est bien mince vue d'en haut, toute longue et fine, avec au bout : une voiture en stationnement ! Ca, ce n’était pas prévu dans les règles du jeu....

 

Le chasseur ou promeneur propriétaire du véhicule, ne sait pas encore qu'il va se faire survoler à plusieurs reprises par un gros rapace jaune nommé Delta India.

Michel me fait survoler le terrain pour bien le repérer et s'assurer que personne n'est à l'intérieur de la voiture. "On ne va pas leur ficher la trouille".


Personne ? alors ok, on y va, vent arrière, Michel réduit complètement le moteur pour simuler la panne et je me place en finale sur le bout de terrain. Je fixe un point d'aboutissement imaginaire mais c'est difficile, car mon regard est attiré par la voiture au bout de piste, elle se rapproche d'ailleurs assez rapidement... on doit être à deux mètres du sol et hop, on remonte juste devant l'auto. Voilà le genre de petit exercice sur lequel je vais devoir me faire les dents plusieurs fois de suite.

En langage pilote, nous disons "se vacher" pour atterrir dans un champ à vache, lorsqu'elles sont absentes si possible bien sûr... Maintenant, nous changeons de terrain, le second est plus large mais moins long, il monte un peu et commence après une rangée des barbelés qui retiennent quoi ? Une vache !
L’intrusion inopportune de deux pantins dans une boite jaune accrochée à quelques ficelles et surmontée d’une jolie toile aux couleurs chatoyantes ne semble guère l'impressionner. Même pas peur !


On fait un léger "touch and go", on aurait pu se poser sans problème, mais inutile de faire subir inutilement des terrains irréguliers à DI. On remet les gaz et on repart aussitôt.

Autour de nous, des champs à perte de vue, des forêts, des ruisseaux. "On va faire du rase-motte" dit Michel. Nous voici donc à quelques mètres du sol à jouer avec les reliefs. Anticiper est le mot d'ordre, voir et prévoir...On survole un promeneur, "On ne passera pas au dessus de lui pour ne pas lui faire peur prévient Michel.....Bonjour !"


Super, j'adore !!!  Un peu plus loin le nec plus ultra de la balade nous attend. Au milieu d'un champ se profilent de fines silhouettes brunes.1, 2....5, 6 non, 7 biches ! l'une couchée, se relève d'un bond à notre passage, mais la petite troupe ne s'enfuit même pas.

On termine 45 minutes de balade par un retour arrêt moteur complet au dessus de notre piste. Pour ajouter du stress, un appareil s'annonce au même moment en finale et ne semble pas nous avoir vu. Nous demandons l'autorisation de nous poser avant lui mais il ne répond pas. Difficile d'évaluer derrière, la distance qui nous sépare. On pose vite, courte finale sans moteur et dégageons la piste aussitôt suivi bientôt de l'autre appareil. Moi qui voulait de l'action aujourd'hui j'en ai eu !! J'ai les doigts gelés sous mes gants trop fins. Il faut que je m'équipe hiver : cagoule et gants fins et chauds. Je vais boire un café pendant que Michel fait voler un autre élève puis je reprends les commandes de Delta India pour un quart d'heure supplémentaire de tours de piste.

 

Mes exercices plus difficiles ou les conditions idéales d'aujourd'hui ? Peut importe, mon premier atterrissage sur notre piste est une petite merveille. Un veritable kiss-landing, le premier, 100% made by myself !!! Je suis fière de moi. Michel me souffle dans le casque. "tu as compris, voilà tu dois refaire cela exactement"


J'essaye. Le second moins "kiss" mais joli. Le 3ème bien aussi. Oui, j'ai compris. Je ne sais pas quoi d'ailleurs, cette infinie perception, ce truc à sentir qui me manquait pour poser les roues doucement, je crois que je l'ai enfin trouvé. Difficile à expliquer, une sorte de détente dans mon mouvement final qui me fait savoir que c'est là, maintenant...
Super journée.

 

 

 

Vendredi 14 nov 2008
Durée du vol  : 1 h


Cumul à Dogneville

 16 h 45 mn


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