Le premier vol de l'année

Otes-moi un doute… Tu ne vas pas aller voler aujourd’hui ? me demande Patrick en jetant un œil incrédule sur la station météo.  - 3° à 14 heures.

Un de ces froids secs qui pique et rosit les joues dès que l’on pointe son nez dehors. C’est la météo du jour, mais il en faut d’avantage pour dissuader la vosgienne que je suis à repousser l’heure du premier vol de l’année. Comme il y a plus de 20 ans j’ai choisi de passer mon permis auto en hiver pour savoir conduire sur la neige, je trouve assez normal d’apprendre à voler par tous les temps.

 

A Epinal-Dogneville, il est vrai qu’on ne se bouscule pas dans le hangar des pendulaires… Michel est venu s’assurer que de tous les moteurs des ULM supportent le froid et complète leur niveau d’antigel. Je le retrouve donc inspectant méticuleusement chaque appareil et faisant ronronner l’un après l’autre les moteurs. Les heureux propriétaires des Ulm du club sont-ils pleinement conscients qu’un ange gardien veille sur le parc matériel avec une telle passion ?

 

Combinaison gore-tex, polaires, cagoule, gants, écharpe, j’ai superposé quelques épaisseurs qui devraient me permettre de voler au dessus du niveau 0°. A l’horizon le ciel semble brumeux, mais autour de nous il affiche grand bleu et il y a peu de vent. La dernière inspection terminée, nous embarquons Michel et moi pour une série de tours de piste.

 

Au premier décollage, une rafale montante je suppose, me fait décoller comme une fusée. Michel intervient en tirant sur la barre et me dit « tu as vu comme on est monté là, je t’ai laissé faire pour voir, mais là c’est monté trop vite. Ne le laisse pas faire ça, calme-le … ».

 

L’air est dense, la pression atmosphérique est très élevée. L’air froid est plus dense que l’air chaud car il contient plus de molécules d’air pour un volume égal (les molécules sont moins distancées les unes des autres à cause de leur agitation moins élevée).


Ce phénomène, s’il favorise les performances au décollage, affecte aussi l’incidence et la vitesse à l’atterrissage et cela je vais vite le comprendre. Au fur et à mesure que l’Ulm descend, je dois démultiplier les efforts sur la barre pour garder une finesse correcte et compenser au besoin ce ralentissement avec un peu de moteur. Au bout de quelques tours, l’exercice devient vite physique et je n’ai pas froid du tout. Par contre, je commence à avoir mal aux bras et mon dernier atterrissage, assorti d’un petit rebond, est l’un des plus horrible que j’ai pû faire depuis longtemps.


Michel se voulant toujours positif, me parle pour la première fois de mon lâcher et commence à m’expliquer ce qu’il se passera quand j’aurai un passager en moins à bord. Il conclu en me disant : le jour où tu seras lâchée ce sera du velours à coté d’aujourd’hui !

En illustration, un bel envol reçu en vœux de mes amis Nicole et Stephan Szymandera, avec leur accord pour partager avec vous ce superbe élan d’espoir pour la nouvelle année.

 

 

 

 

Samedi 3 janvier 2009
Durée du vol  : 30 mn

Cumul à Dogneville

18 h 15 mn


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