Et une fois de plus, une ascension matinale dans la lumière de l’aube.
La joie de sentir la machine s'élever dans les airs, une petite turbulence, le coton qui enveloppe le regard, puis le ciel bleu, la caresse du vent.
Là-haut, c'est une satisfaction personnelle, égoïste, que personne ne pourra me reprendre.
Décollage, virages autour des nuages... je redeviens pour une heure l'émerveillée du ciel, celle qui
s'est battue pour jouer dans ce terrain de jeu trop souvent et majoritairement prédisposé aux hommes.
C'est là-haut que tout se passe. A bord de quelques kilos de métal, propulsés par une seule hélice
chevrotante.
Là-haut se trouve notre raison d’être, nous vivons pour le vol et le bonheur éphémère qu'il procure. Concept que tout le monde ne comprend pas toujours.
Obstinés avec notre passion, volontaires et exclusifs, parce que le bonheur de voler nous conduit toujours plus haut. On regarde avec cette hauteur d'avance, les lilliputiens des villes qui se rendent à leur travail, paralysés dans une longue file d’embouteillages.
Là-haut, à chaque souffle d'hélice on respire. Pas d'embouteillage, pas de pollution, pas de béton en masse mais un air pur et un ciel
bleu à partager avec nos amis les oiseaux et quelques autres appareils.
Là-haut, dans l’immensité bleue, la vision tente de s’aiguiser au discret manège du ciel.
Là-haut, il y a du rêve teinté de nos sourires et le paradoxe de la promiscuité d’un habitacle réduit face à un espace immense que ne limite que l'horizon.
Là-haut, on envoie promener ses clients, son patron, son banquier, on cloue le bec aux râleurs, on
claque la porte aux problèmes...
On consomme du ciel sans modération, on s'imprègne de nuages, on descend chatouiller le sommet des montagnes, on respire le vent, le cœur tout empli de lumière…
Là-haut, c'est vraiment nous...
Voler, c'est la poésie de la vie
Carnet de vol 2012 :
le 29 Mai
(accompagnée de Michel) : 1 h 30 mn
Total : 12 h 00
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