Remise en bouche

 "Avec de l'entraînement, je vais acquérir une force extraordinaire dans le bout des doigts ;
quand ma main croche, rappelle-toi que je ne suis pas près de dévisser
"


                                                                      Extrait de Premier de cordée (1938) de Roger Frison-Roche

 

Michel me l'a dit et répété : L'ULM c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas !

N'empêche que c'est quand même avec une certaine appréhension que je  boucle la ceinture de sécurité à ce poste de commande que je n'ai pas tenu depuis plus de deux ans.

Je lui dis:

 

-"Rappelle-moi chaque étape, afin que tout reprenne sa place tranquillement dans ma tête" et Michel patiemment égraine calmement  les consignes de la pré-vol  

 

A comme ACCROCHAGE....
- Tu as fermé ton casque ?
- Oui fermé...

L'un après l'autre on refait ensemble tous les contrôles, puis j'amène Falco en bout de piste , mes mains retrouvent leur place décalées sur la barre, je me redresse dans mon siège, je respire un grand coup, le regard bien en face, concentrée...

- "Quand tu veux" souffle Michel

Alors on s'élance...

L'air est doux en ce mois de juillet. 


J'attends un hypothétique rouleau en bout de piste qui ne viendra pas. Des coupes dans la végétation en bordure de la piste ont entraîné  immanquablement des modifications dans la manière d'appréhender la piste.

On s'en aperçoit vite tant le taux de descente est rapide, au second tour,  j'essayerai d'en tenir compte. Tout doucement, la technique revient, chaque tour de piste apporte une petite pierre à l'édifice de cette page de ma reconstruction aérienne.

 

Comme pour le voyage en Colombie quelques semaines plus tôt, je retrouve avec un certaine incrédulité une  notion de bien-être.
Faire des choses agréables lorsqu'on ne va pas bien ne relève pas de l'évidence car on n'en a pas envie...

Or il faut réamorcer cette envie par des efforts (telle la remise en marche d'un moteur qui a calé). L'idée c'est de se dépasser et de vivre quelque chose dont on est content, chercher à illuminer ses journées, remonter sur le vélo et se remettre en bouche les plaisirs de la vie.

Le grand sourire qui m'habite à la fin de l'entraînement me prouve qu'une dynamique positive est désormais bien enclenchée.

Carnet de  vol 2017 :

 (Entraînements en local avec Michel) : 55 mn
 

Total : 55 mn

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Commentaires: 1
  • #1

    marcopolo (dimanche, 17 septembre 2017 05:27)

    il a raison l'ami MICHEL c'est comme le vélo!