Atterro zéro

Aujourd'hui c'est tempête de ciel bleu !

Le genre de jour où on a envie d'aller découvrir la région vu d'en haut.

Mais nous ne quitterons pas le circuit de piste.

Quand je le rejoins après le travail, Michel vient juste de finir d’installer un GPS, histoire sûrement d’ajouter sur le tableau de bord un petit instrument supplémentaire à observer ;o).

Il m’en explique aussitôt les fonctions de base. Je fais la visite pré vol (RAS), rempli le réservoir, on est prêts.

 

Seule ombre au tableau : la manche à air qui indique un vent assez fort mais comme dans les Vosges on ne peut pas se permettre d’être trop difficile sur les conditions climatiques, on y va.

Je prends place aux commandes, il paraît que j’ai un air super sérieux  dans ces moments là ;o)

La piste en herbe est abîmée par place, la nouvelle herbe repousse, mais le tracé des pistes est provisoirement modifié, alors pendant le roulage,  j’évite au mieux les ornières. Le récepteur radio est le dispositif qui, à l'heure actuelle, fait partie d'un ensemble émetteur/récepteur est destiné à assurer les communications hertziennes, en particulier vocales, entre tous les aéronefs sur le canal 123,5. Un multiaxe est en finale, Michel lui envoie un message pour lui laisser la priorité. Pas de réponse. La radio à eu  la bonne idée de tomber en panne, elle reçoit  mais n'émet pas.  Ca m’arrange bien moi, je n’aime pas trop « causer dans le poste » pendant mes exercices !

J’en profite pour effectuer au point d’arrêt mes derniers contrôles (casque, ceinture, température, essais moteurs, aile : gauche, droite, piqué, cabré). Je m'aligne et je décolle en 02 (mentalement je fais quand même mon message radio).


On monte vite, et déjà le vent commence  à un peu me chahuter. « Ne te laisses pas trimbaler » me dit Michel. En vitesse de croisière passé le petit bosquet qui occasionne ces perturbations, les choses semblent s’arranger. Sous nos pieds les étangs brillent au soleil. Histoire de ne pas nous polluer les oreilles pour rien on coupe le « squelch »  puisque qu’on n’utilisera pas la radio. A l’église de Golbey, virage, puis bientôt la mise en vent arrière. Je réduis les gaz. La finale est turbulente. Je me bats pour tenir l'axe de la piste sans trop de succès. Je devrais peut être envisager la musculation au niveau des bras non ? Je fais cinq tours de piste avec remise des gaz. Chaque fois pour l'atterrissage ça devient un peu rock'n roll ! Je pars à droite, Michel corrige. J'en fais un, le dernier, assez particulier, je n'ose pas dire "un appontage", en résumé l'atterro le plus pourri du siècle ...

Je rebondis et je suis de traver à tel point que le beau GPS se met à couiner d'avoir été secoué ainsi :  biiiiiiiiiiiip !!!! biiiiiiiiiiiip !!!! Je le fais taire d'un geste légèrement exaspéré. Cafteur va !

Alors que je me pense : "ok,  il va falloir revoir ce maudit arrondi et essayer à l'avenir et essayer d'arrêter de rebondir comme un zébulon ", Michel me dit calmement  "ce n’est pas méchant du tout, comme ça tu as vu…  que les atterrissages ne sont pas toujours très doux. Ils ne se ressembleront jamais, même à 5 mn d'intervalle. Tu dois tout connaître comme ça le jour à ça t'arrivera seule tu n'auras pas peur..".

Derrière moi Gérard, breveté depuis un an se pose seul. Plus tard il me confirmera : lui aussi à trouvé l'atterrissage particulièrement difficile. Cela me console un peu. Il a pas mal d'heures maintenant en solo vient d'avoir aujourd'hui même l'autorisation d'emporter un passager. Sa femme le rejoint quelques instants plus tard son casque à la main prête pour un baptême de l'air. Malgré  l'impatience de lui offrir enfin son premier vol, il prend sans l'ombre d'une hésitation la sage décision de remettre ce vol initiatique à un autre jour... et puis même si j’ai un peu mal au bras je suis tellement heureuse d’avoir volé aujourd’hui et je me dis sur la route du retour avec la musique a fonds (je sais c nul mais j’aime bien) qu'il me reste bien une bonne centaine d’atterrissages pour m’améliorer non ;o)  

 

"Tu refais une autre demi-heure ou bien on arrête là ?" me demande Michel. Ce à quoi j'ai bien évidemment répondu "on en refait une autre !" ;o)

 

 

 

Vendredi 23 juillet 2008
Durée du vol  : 2 x 30 mn

 

Cumul à Dogneville
7 h 45 mn

 


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